François Da Ros, typographe - éditeur - auteur. Né en 1941 en Italie, vit et travaille à Montreuil-sous-Bois, près Paris.

Après un cycle d'études classiques, entre en typographie à l'âge de 17 ans. Parallèlement à son apprentissage, suit pendant quatre ans des cours du soir d'architecture.Obtient un CAP de projectionniste de cinéma en 35 mm et tourne au cinéma "VOX".

Jeune typographe, monte à Paris et se perfectionne à l'Imprimerie Génin-Frères, la plus moderne d'Europe (plus de 3500 casses de caractères différents).

Collabore avec les imprimeurs-typographes Fequet et Baudier, spécialistes du beau livre.

Pendant près de quinze ans, il compose à la main de nombreux livres de qualité et de bibliophilie avec les plus grands artistes, poètes et éditeurs : Picasso, Miro, Chagall, Arp, Tapies, Henri Moore, Jasper Johns, Chillida, Ubac, Tal Coat, Manessier,... Prévert, René Char, Aragon, Jean Laude, André du Bouchet, Yves Bonnefoy,...Aimé Maeght, Louis Broder, Pierre Lecuire, etc.

Complète sa formation générale par un CAP d'électricien - mécanicien - réparateur d'organes, et approfondit ses connaissances graphiques par la pratique de la photocompo sur matériel VIP et MAC.

Ouvre son propre atelier de typographie au plomb mobile où il continue la tradition du métier tout en laissant la porte ouverte à l'esprit contemporain. Il travaille seul dans son atelier, où s'enchaînent dans une ambiance de sympathie avec les éditeurs, les artistes et les poètes de son temps, les diverses phases de la fabrication d'un livre, jusqu'au brochage final et la mise sous étuis. Composés à la main, lettre à lettre, en caractères de plomb, les textes sont imprimés soit en regard, soit autour de la gravure ou de la lithographie. Dans ces travaux de qualité, la technique de la composition manuelle et l'impression typographique, outre la qualité de la définition de la lettre, sont, aujourd'hui encore, les procédés les plus souples face aux techniques les plus modernes. Elles permettent, en effet, entre l'auteur et l'artiste, entre "l'image et le texte", un dialogue sans contrainte pour accompagner la naissance de l'oeuvre. En effet, jusqu'au dernier moment et même en cours d'impression on peut toujours rectifier un regret.

Dans son Atelier ou lorsqu'il intervient à l'extérieur (écoles primaires, lycées, écoles des Beaux Arts, universités,...) François Da Ros continue à défendre et à promouvoir la typographie au plomb mobile - non pas comme un vestige du passé qu'il faudrait conserver - mais comme point de départ et base de toute culture graphique ou typographique, quel que soit l'outil contemporain que l'on emploiera par la suite.

Son atelier possède plus de 20 tonnes de caractère fondeur, dont pas moins de cinquante six familles différentes.

François Da Ros créé les Editions Anakatabase. Son premier ouvrage "Anakatabase" est une réflexion du typographe sur le métier vu de "l'intérieur". Ce texte est traduit en 20 langues, dont le grec ancien et le latin.

Il publie un manifeste : "La Lette du Typographe", paru dans "Qualigrafic", une revue professionnelle créée par Michel Malécot (typographe - fondeur monotype).

François Da Ros est nommé Maître d'Art
par Catherine TRAUTMANN, Ministre de la Culture :

" Maître d'art
" la mémoire
" du futur

" Le patrimoine est surtout connu sous sa forme monumentale; mais notre pays compte également un grand nombre de professionnels des métiers d'art, dont les savoir-faire constituent un véritable patrimoine immatériel, redécouvert par nos concitoyens, particulièrement lors des récentes Journées du Patrimoine.

" Pour valoriser ces tours de main exceptionnels et permettre leur transmission à de plus jeunes professionnels dans le cadre des ateliers, le titre de "Maître d'art" a été créé en 1994. Une trentaine de jeunes "Elèves" des Maîtres d'art ont ainsi été formés, dépositaires d'une technique éprouvée, pour exercer leur métier, soit dans l'atelier de leur Maître, soit dans leur propre atelier récemment créé.

" J'ai nommé cette année sept nouveaux Maîtres d'art portant le nombre de Maîtres d'art à quarante quatre, représentant autant de savoir-faire rares et exceptionnels au service de la restauration du patrimoine et de la création contemporaine. Ces techniciens hors-pair, aux talents souvent anonymes et discrets, méritent d'être mieux connus.

" Qu'est-ce qu'un Maître d'art? C'est un professionnel d'excellence, exerçant un métier rare ou précarisé, sélectionné par le conseil des Métiers d'art et investi de la responsabilité de transmettre son savoir-faire à un Elève de son choix, capable de recevoir cet héritage et de le perpétuer.

" A l'exemple des "Trésors Nationaux Vivants Japonais", les Maîtres d'art sont certes préocupés par la transmission de leur technique mais ils sont également attachés à l'acte de création : chacune de leur production est une oeuvre unique, qui mobilise toute leur ingéniosité et leur talent.
" Les Maîtres d'art sont la synthèse vivante de la tradition et de la modernité; ils démontrent ainsi qu'il n'y a pas de futur sans mémoire."

En 1957
En 1962

De 1964
à 1978

De 1979
à 1983
En octobre
1983
En 1991
En 1992
En 1998

Promotion 1998
premier rang de gauche à droite :
Goudji (orfèvre)
Catherine Trautmann
(ministre de la Culture et de la Communication)
Luigi Bergamo
(fondeur de cloches)
Claude Delhief
(glypticien)

dernier rang de gauche
à droite :
Philippe Cécile
(brodeur-ornemaniste)
François Da Ros
(typographe au plomb)
Lison de Caunes
(marqueteur de paille)
Johannes Carda
(restaurateur de pianoforte)

" Métiers d'art,
"
Métiers d'exception


" Les métiers d'art sont un des laboratoires du futur. " Dans leurs ateliers les quelque trente mille artisans d'art français s'ingénient à restaurer, reproduire, réparer et créer les objets de l'art.

" Les restaurations des tableaux du Louvre ou du dôme des Invalides, les statues du Jardin des Tuileries ou les broderies des collections de haute couture et les vitraux de la cathédrale de Chartres... le travail des maîtres d'art est partout présent dans notre vie quotidienne.

" Les oeuvres des maîtres d'art sont quelquefois anonymes; ceux-ci s'effacent souvent derrière l'artiste et pourtant, sans eux, rien de ce qui charme notre regard ne serait possible. C'est pour mettre en lumière le talent des artisans de l'art que le titre de maître d'art a été créé; c'est aussi pour rappeler que les éléments et signes de notre culture, musées, monuments, musique, livre, théâtre, sont aussi les résultats de savoir-faire exceptionnels. Chaque oeuvre, qu'elle soit liée à la restauration du patrimoine ou à la création contemporaine, est souvent unique; elle mobilise une incomparable compétence technique alliée à une capacité d'invention sans
cesse sollicitée.

" Les maîtres d'art, à l'instar des "Trésors Nationaux Vivants du Japon," sont porteurs d'une culture vivante et harmonieuse, qu'on appelle parfois le patrimoine immatériel, qu'ils s'ingénient à parfaire et à transmettre en l'enrichissant sans cesse.

" Quoi de plus naturel que de voir tant de jeunes attirés par cette forme originale et équilibrée de mode de vie : exercer un métier

passionnant dans un cadre convivial, maintenant l'esprit toujours en éveil et confronté aux exigences de la matière et de l'art?

" Malgré la fragilité de ces métiers et la dureté des temps, je suis persuadé que les maîtres d'art montrent le chemin de l'avenir."