Les Siamois 1
Les Siamois 1 bis
"Les Siamois, dualité de l'être, dialogue impossible de la matière et de l'esprit,
ne pouvant s'affranchir l'un de l'autre sans s'annuler et obligés de vivre leur contraire
- simultanément libre prisonnier
et gardien de sa propre prison aux barreaux sans cesse renouvelés, invisibles
- palpables mais infranchissables." François Da Ros - 1995 |
Les Siamois 2
Les Siamois 2 bis
Deux couples de deux toiles de 2,40m/1,12m
réalisées à la peinture à l'huile
sur une toile écrue isolée par un enduit neutre.
Chaque couple comprend deux toiles
destinées à être accrochées de telle sorte
qu'il soit impossible de les regarder simultanément,
de façon à troubler le spectateur par leur resssemblance.
Car ces toiles, bien que paraissant identiques,
sont en réalité très différentes dans leur dessin,
leurs blancs et noirs éclatés inégalement dans l'une et l'autre,
comme pourrait l'être le visage d'une personne
que l'on photographierait dans la même pose à divers moments.
La mémoire agit alors en les confondant l'une et l'autre et garde le souvenir
de deux images très semblables,
tellement identiques
qu'elles deviennent inséparables et indissociables,
faisant partie d'un tout.
Ces toiles ont été réalisées comme de nombreux tableaux de la renaissance
- à l'aide d'un poncif*
servant à reporter le dessin de base - voire à le répéter.
Dans le cas des Siamois
(comme dans le cas d'autres toiles - 7effigies, Mania, Kronos)
c'est une eau-forte qui a servi de poncif, c'est à dire de base à la réalisation
définitive de l'œuvre à la peinture à l'huile.
*poncif (de ponce), dessin dont les lignes et contours, piqués de trous, peuvent
être reproduits sur du papier ou du tissu au moyen d'une poudre colorante
(autrefois à base de ponce). |
Les Siamois - huile sur toile
et eau-forte - 2,40 m x 1,12 m- 1995
Dans ses peintures Martine Rassineux se sert d'un "poncif" exécuté par la technique de l'eau-forte au sucre; le report du motif par poncif lui permet d'éliminer de ses toiles les caractéristiques du "repentir" qui détourne du motif peint et amoindrit la spontaneïté initiale de l'élaboration initiale de l'œuvre, car grâce à cette technique avant et pendant le report du poncif des repentirs peuvent avoir lieu, qui ne laisseront eux, aucune trace; la peinture se prolonge dabs l'acte de donner corps à ce motif par la matière et la couleur. Dans les "SIAMOIS", le sujet principal concentre le regard du spectateur (bien qu'il soit lui-même en tension avec une autre forme qui symbolise ses aspirations et ses rêves) -happant même son corps et l'absorbant dans la toile, le faisant entrer dans cette peinture, dans ce motif apparenté à cet être, qu'il devient, dans un juste rapport des proportions humaines, par l'ambiguïté de cette figure d'ombre que Martine Rassineux nomme suivant les séries Effigies, Mâmes, Monades, Nomades, Siamois... La technique de l'eau-forte génère le répétition possible du motif et permet d'affirmer que la peinture n'est pas située dans la réalisation externe du motif - son contour - mais dans la peinture qui donne existence à la figure. Ces figures d'ombre sont des êtres voilés, sans nom, à naître ou ayant vécu, en tout cas qui doivent leur identité à nous qui les agissons, les dévoilons.
En dehors de la toile le report du poncif peut avoir lieu sur d'autres matériaux - plâtre peint en souvenir des roches et des grottes (peintures sur plâtre et peintures sur bois des séries Figurae, Imago. La peinture est définitive quand le juste rapport de la matière et de la couleur permet la fossilisation de la forme dans le fond.
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Martine Rassineux
06 60 88 72 47
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